09 novembre 2006

Sarkozy et la mondialisation


Je vous recommande la lecture du discours de Nicolas Sarkozy prononcé à Saint-Etienne sur la mondialisation (http://www.lefigaro.fr/medias/pdf/SarkozyDiscoursIntegral.pdf). Le président de l'UMP y présente sa vision de la mondialisation. Pour lui, c'est une donnée il faut donc l'accepter mais ne pas être naïfs quand à ces effets. En effet, si la France y gagne globalement, de nombreuses personnes sont largement fragilisées par ce processus. Il ne faut donc pas que l'Europe et la France renoncent à une certaine dose de protection qui existe dans tous les autres grands pays, en particulier les Etats-Unis et le Japon. Ce discours tranche avec le libéralisme affiché par le candidat UMP jusqu'alors. C'est le début d'un revirement vers le centre qui semble inévitable pour gagner une campagne présidentielle en France.

Seul bémol à relever dans ce discours plutôt réussi, qui transcende les clivages politiques, la volonté répétée de Nicolas Sarkozy de remettre en cause l'indépendance de la banque centrale. Cette indépendance est très importante pour donner de la crédibilité à l'euro. La politique monétaire agit sur le long terme et ne doit pas être influencée par des considérations politiques de court terme. De plus, lutter contre l'inflation est peut-être le meilleur moyen de lutter pour le pouvoir d'achat et donc pour les catégories en difficulté. L'objection émise à ce raisonnement par Nicolas Sarkozy (mais aussi par certains économistes comme Patrick Artus) c'est qu'avec la mondialisation et la baisse des coûts de production, le risque inflationniste est très faible et pas si lié que cela à la politique monétaire, l'inflation s'est elle aussi "mondialisée". Je n'ai pas l'expertise nécessaire pour trancher ce débat au combien important.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Effectivement, enfin un discours sur la mondialisation qui ne se limite pas à des formules incantatoires !

Pas tout à fait d' accord avec vous en ce qui concerne la position exprimée sur la BCE. NS ne prône pas la fin de l' indépendance de la BCE; il regrette son absence de coordination avec les gouvernements et les instances décisonnaires européennes en vue d' une politique monétaire européenne. Il a d' ailleurs donné en exemple les USA et le Japon comme ayant une banque centrale indépendante pratiquant une concertation étroite avec les gouvernements (ces mots ne figurent pas dans la transcription du discours).

Anonymous Erick

Vive la République ! a dit…

Je pense que la différence de comportement entre la BCE et la Fed vis à vis des gouvernements est très subtile. Il ne faut pas croire que Jean-Claude Trichet ne rencontre pas les dirigeants européens, il est largement conscient des risques de freiner la croissance en augmentant les taux d'intérêt. Bref, focaliser le débat sur l'indépendance de la BCE me paraît être une erreur.