26 septembre 2006

Halte à la démagogie


En dénonçant lundi matin sur Europe 1 la démagogie qui régnait en ce début de campagne présidentielle, Lionel Jospin a visé juste. On peut même parler de populisme quand on entend Nicolas Sarkozy dire que ses seuls juges "ce sont les Français" ou Ségolène Royal vanter les "citoyens experts". On peut certes penser qu'en démocratie tous les citoyens sont égaux et qu'ils ont donc le même droit de s'exprimer sur tous les sujets qui les touchent, mais l'égalité des droits ne signifie pas l'égalité des conditions, des mérites et des talents. L'ancien Premier Ministre socialiste a eu raison d'affirmer que dans une société démocratique, il subsistait des experts, des professeurs qui avaient une autorité (intellectuelle ou morale) suffisante pour s'exprimer et être écoutés. Comme l'écrivait Condorcet dans sa lettre à M. Turgot : "On confond le droit social de s'exprimer sur ce qui concerne la société avec celui, réservé aux Lumières, de se prononcer sur la vérité d'une proposition. On croit pouvoir juger et on se trompe".

La démocratie intégrale est une forme de totalitarisme, il est très dangereux de vouloir nier toutes les catégories intermédiaires entre le pouvoir politique et les citoyens. Il est choquant de voir comment le ministre de l'intérieur a ignoré les critiques que lui adressait le Premier Président de la Cour de Cassation Guy Canivet, il en va de même avec Ségolène Royal qui refuse d'écouter les scientifiques Français qui travaillent sur les OGM. Il faut remettre en valeur la place des institutions, des intellectuels, des scientifiques dans la société et cesser de surfer sur l'opinion grâce à l'émotion. Les revirements incessants de l'opinion française à propos de la détention préventive en raison des faits divers (le Chinois, les acquittés d'Outreau...) devraient amener les responsables politiques à prendre du recul sur les évènements et écouter les personnalités compétentes.

Prenons garde que cette élection présidentielle n'opère pas le basculement de notre pays d'une démocratie représentative à une démocratie d'opinion, soi-disant plus proche des préoccupations des citoyens mais qui ne sert pas, en définitive, leurs intérêts.

20 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah oui , soyons réaliste ...
Il n'y a ques les bobos qui pensent...

Dormez brave gens...

Je me demande se que cet intellectuel de salon a bien pu conclure de son échec de 2002 , en restant cloisonné chez lui pendant 5 ans ????...
Lui qui refusait de parler d' insécurité, pourquoi n'a t'il pas créché avec ses amis bobo-collabo dans le 9-3 ???

Ce type a l'air honnête , dommage qu'il s'accroche comme une sangsue à la bien pensence.

Vive la République ! a dit…

Sans avoir de sympathie particulière pour Lionel Jospin qui a commis des erreurs pendant les 5 ans où il était Premier Ministre, je pense que sa critique de la démagogie de Ségolène Royal est très juste. Le rôle d'un responsable politique n'est pas uniquement de répercuter les aspirations des citoyens, bref, d'être un porte-voix, il se doit également d'être une force de proposition capable d'entraîner ses concitoyens. A ce jour cette seconde caractéristique est complètement absente chez Mme Royal ce qui est pour le moins problématique.

Anonyme a dit…

"citoyens experts"... vous voulez parler de Ségolène Royal... avant d'atteindre l'expertise il va lui falloir encore réviser. On comprend qu'elle défende cette thèse, je ne sais meme pas si c'est par pure démagogie, je pense tout simplement qu'elle pense à elle.

Anonyme a dit…

http://xpmb.echosblogs.org

Anonyme a dit…

Je vous invite sur mon blog d'actualité lorsque vous en avez le temps.

Meilleures salutations;

xpmb.

http://xpmb.echosblogs.org

Anonyme a dit…

Comme je disais, avant d'aler infiltrer l'ump

"Ils sont trop malins les Sarkozy et sa race. Ils nous vendent du vent, des conneries. Il essaie de faire plaisir aux français en leur faisant croire qu'il pense à eux".

"Sarkozy, il fait plaisir à la France comme on fait plaisir à nos meufs. C'est une chouette carotte Avec ça tu fais tout passer il faut quand même parfois un peu de lubrifiant temps, le monde persiste à se faire avoir. Ca me fatigue"

"Dieudonné veut attaquer les Jjuifs, Sarkozy veut virer les renois qui sont dans les squats Le Pen veut faire la guerre à l'Algérie et il reste encore des Gaullistes ! Où est ce qu'on va ?"

"Georges Bush, par exemple, n'est pas bon pour l'homme. En tant qu'homme lui même, il est mauvais, mais il est certainement bon pour sa nation. Pour l'Amérique il est super fort. C'est pour ça qu'on prend Sarko. On sait qu'il n'est pas bon humainement, qu'il est zéro , mais on a l'impression que pour diriger le pays il serait bien"

""Le shit, l'herbe il n'y a que ça de bon" "Pour moi la coke c'est juste pour fourrer les meufs"

Anonyme a dit…

à Politic Man,

Sur la question des OGM, vous demandez la réhabilitation des scientifiques au détriment de la démagogie populiste qui viserait d'après vous à instrumentaliser les citoyens.

Mais il n'y a pas de consensus scientifique sur cette question comme sur celle des ondes émises par les téléphones portables, les relais téléphoniques, le nucléaire.

Par ailleurs, s'il ne suffit pas d'être citoyen pour être expert, il existe des dispositifs [1] visant à former des panels représentatifs de citoyens.

Ensuite, sur les grandes questions scientifiques qui impliquent des décisions lourdes de conséquences pour l'organisation de la société, rien de tel qu'une consultation référendaire (les votations de nos voisins suisses).

Il est en effet inadmissible d'ignorer l'échelon citoyen dans le processus de décision des grandes évolutions qui doivent ou non traversée notre société.

La votation à cela de bien qu'elle nécessite le temps préalable du débat et de la pédagogie. Autrement dit, en même temps qu'elle forme et responsabilise les citoyens, elle rallentit le processus d'évolution. Ce qui à l'échelle des siècles est beaucoup moins risqué que de se précipiter au risque de l'emballement fatal, sous la pression concurrentielle au cœur de la mondialisation.

Le rythme croissant auquel nous sommes exorté est une folie qui pousse le troupeau droit vers le précipice.

1] fondation sciences citoyenne http://sciencescitoyennes.org/

Vive la République ! a dit…

Cher Pascal,

Je vous accorde que le critère de vérité est difficile à définir, même en ce qui concerne la science et qu'un débat existe sur les OGM. La définition couramment admise fait appel à un consensus dans la "communauté scientifique". On trouvera toujours ça et là, un scientifique pour dire que l'inverse de ce que pense la plupart de ces collègues. Ainsi, certains climatologues réfute le réchauffement climatique, d'autres disent que les téléphones portables sont dangereux, de même que les fours micro-ondes,... Il me semble qu'en ce qui concerne les OGM, il existe un consensus chez les scientifiques pour dire que la recherche (y compris l'expérimentation en plein champ) doit être conduite en France si nous ne voulons pas être à la remorque des autres Etats dans ce domaine.

Plus généralement on peut remettre en cause chaque découverte scientifique en appliquant le principe de précaution, cette façon de voir est typique d'une société qui refuse de prendre le moindre risque, mais la vie est un risque, le monde ne sera jamais asceptisé. Que voyons nous depuis de nombreuses années : les conditions de vie d'améliorent et l'espérance de vie augmente, principalement grâce aux progrès scientifiques. Posez-vous la question : Pasteur aurait-il pu mettre au point son vaccin contre la rage en appliquant le principe de précaution ? A l'évidence non, ce qui nous aurait valu des millions de morts supplémentaires. La révolution des OGM n'est pas métaphysique mais bien technique, elle consiste à faire des croisements entre espèces en ajoutant ou enlevant certains gènes, comme l'a fait le père Clémentin en croisant l'orange et la mandarine pour donner la clémentine. Il faut à tous prix se garder d'une vision religieuse de la nature. La nature ne fait les choses ni bien ni mal, elle les fait un point c'est tout. Il ne faut pas donc voir chaque intervention de l'homme comme un coup de pied à ce merveilleux édifice.

Contrairement à vous, je suis contre l'utilisation du référendum sur ces questions. Je vais même être plus radical : je suis opposé à tous les référendums sauf ceux qui valident une nouvelle constitution. Le risque plébiscitaire est selon moi trop grand dans un référendum, l'Histoire nous montre que ce procédé a servi tous les totalitarismes et tous les populismes. Pour moi, rien ne vaut la démocratie représentative, elle est infiniment plus stable, plus apaisée et plus efficace que la démocratie participative. Je sais qu'en tenant un tel discours je vais à rebours du "modernisme", mais je l'assume complètement.

Anonyme a dit…

« La révolution des OGM n'est pas métaphysique mais bien technique, elle consiste à faire des croisements entre espèces en ajoutant ou enlevant certains gènes, comme l'a fait le père Clémentin en croisant l'orange et la mandarine pour donner la clémentine. Il faut à tous prix se garder d'une vision religieuse de la nature. La nature ne fait les choses ni bien ni mal, elle les fait un point c'est tout. Il ne faut pas donc voir chaque intervention de l'homme comme un coup de pied à ce merveilleux édifice. »

Politic man,

Non la technique des OGM ne consiste pas simplement à des croisements sophistiqués entre espèces. Il s’agit bien d’implanter un gène extérieur (transgène) dans le génome de certaines plantes ou certains animaux.
Personne n’est actuellement capable de certifier que ces transgènes ne peuvent pas finir par s’échapper, se balader dans la nature et finir par s’associer avec d’autres bactéries, virus, plantes ou animaux
« La possibilité de flux de gènes est l'un des paramètres pris en compte lors de l'évaluation d'un dossier de demande d'autorisation de culture d'une plante transgènique. En effet, par ce phénomène, un transgène peut s'échapper du cadre dans lequel il a été développé et provoquer dans l'environnement des perturbations difficilement prédictibles.
Dans son sens large, le flux de gènes désigne les échanges de matériel génétique qui ont lieu entre les organismes, quelle que soit la façon dont ils se produisent (fécondation, transmission par un micro-organisme ou un virus). Toutefois, dans le débat sur les OGM, il désigne plus spécifiquement la transmission d'un transgène d'une plante de culture modifiée génétiquement à une plante sauvage (une mauvaise herbe). Celui-ci est possible quand ces deux plantes présentent une compatibilité sexuelle (espèces apparentées), à la condition qu'elles vivent en sympatrie, c'est-à-dire qu'elles se développent dans le même environnement et à la même époque. L'existence de ce phénomène a notamment été prouvée par expérimentation dans le cas du colza et de la navette, cette dernière étant une mauvaise herbe qui pousse à proximité des cultures de colza. Des modélisations informatiques conduisent à la conclusion que la diffusion du transgène dans la population de mauvaise herbe est alors inéluctable, même pour des croisements interspécifiques rares. »

Autre problème encore avec les cultures transgéniques qui utilisent de plus en plus d'herbicides totaux : puisque les nouvelles plantes génétiquement modifiées résistent aux herbicides, les agriculteurs s'en servent pour détruire les autres plantes indésirables de leurs terres. Or, ces produits qui sont très toxiques sont absorbés par les produits semés et récoltés qui se retrouveront un jour dans notre assiette et leurs effets sont redoutables sur notre santé : retard de développement mental des nourissons, empoisonnements, baisse de la fertilité...


»Après le consommateur c'est l'environnemnt qui risque d'être touché et par ricochet, l'homme encore une fois. Toutes ces plantes transgéniques qui résistent à tout ne sont pas cultivées en labo mais en plein air et le vent les transporte au loin. Les plantes (comme la colza qui se croise facilement avec d'autres espèces) vont donc se croiser avec d'autres et leur transmettre leurs propriétés. Par exemple si le colza résistant aux insecticides se croise avec d'autres plantes il va transmettre ce genre de "resistant" à tout un tas de mauvaises herbes dont on aura du mal à se débarasser.
Il est également possible et même probable qu'au fil des ans, les super-cultures transgéniques supplantent les cultures traditionnelles, en somme que des espèces disparaissent au profit d'autres plus résistantes qu'elles, vont nous envahir.
Tout ceci tend également à l'uniformisation des cultures : 2 ou 3 espèces de super-riz, 2 ou 3 de soja, 4 de maïs, etc... La variété des espèces serait finie et avec elle s'annoncerait une catastrophe alimentaire géante. La Bio diversité naturelle, qui n'est certes pas parfaite, s'effacera progressivement de la surface de la planète pour satisfaire des objectifs de productivité et de rentabilité.
Il faut que les politiques de tous les pays et les décisionnaires comprennent l'inquiétude des consommateurs devant un avenir incertain, devant des menaces alimentaires et écologiques de grande ampleur qui sont justement embrouillées, mal définies par un manque de connaissances scientifiques.
Les OGM comme d'ailleurs d'autres problèmes devraient faire l'objet d'une réflexion globale axée plus sur l'homme et son environnement que sur le profit quels qu'en soient les risques. Nous vivons déjà dans une société à risques, ne les multiplions pas. »

Vive la République ! a dit…

Cher Lubomoravcik,

Je partage certaines de vos craintes sur certains usages des OGM, ce que je remet en cause, c'est l'interdiction a priori au nom du principe de précaution.
Je persiste dans mon expression "La révolution des OGM n'est pas métaphysique mais bien technique", car les gènes que l'on incorpore existe déjà chez d'autres espèces. La différence avec les croisements de plantes "classiques", c'est que l'homme choisit explicitement les gènes qu'il souhaite incorporer alors qu'avant il se contentait de croiser deux espèces qui avaient des "qualités" complémentaires.

Que des précautions doivent être prises pour éviter que des mauvaises herbes deviennent résistantes me paraît selon moi indiscutable mais il faut bien comprendre que l'enjeu des OGM est immense, cette découverte technique peut être l'occasion de découvertes d'une ampleur impressionnantes. C'est pourquoi la recherche publique doit s'y intéresser de très près.

Le vrai problème des OGM est selon moi économique, le fait que des multinationales comme Monsanto possèdent des brevets sur des espèces qui ne peuvent pas se reproduire (pour que l'agriculteur achète la semance tous les ans) me semble très dangereux. Raison d eplus pour ne pas laisser à ces firmes le monopole de la recherche et de l'innovation dans ce domaine.

Vive la République ! a dit…
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Anonyme a dit…

Politic man,

Mon avis est qu’il faudrait mettre en place en ce qui concerne les produits chimiques ou les OGM des lois internationales qui obligerais les multinationales à financer des études d’impacts avant toute mise sur le marché. Un peu à l’image de ce qui existe déjà pour les médicaments.
Les multinationales comme Monsato vont trop loin dans le libéralisme.
Les « faucheurs d’OGM » vont trop loin dans l’obscurantisme, car il s’attaque en France justement aux études d’impact de l’INRA.
Le sujet est complexe et je trouvais ta confiance dans le « progrès » ou la « science » un peu trop « enthousiasme ».
En tout cas ton site à le mérite d’aborder ces thèmes et de faire débattre.

Anonyme a dit…

Je m'excuse politic man, mais je me rend compte que je t'ai tutoyé dans mon précédent poste ce qui est très impoli de ma part.

Vive la République ! a dit…

Le tutoiement ne me gêne en rien. Je suis d'accord avec toi : rien ne vaut le débat sur le fond. Merci d'y contribuer.

Amicalement,

Politic Man

Anonyme a dit…

Bonjour Politic man,

Ce petit échange, mets bien en avant le problème que tu évoque dans ton post du passage d’une démocratie participative à une démocratie d’opinons.

Sur le sujet du développement durable, le populisme va bon train. Sur les OGM, le principe de précautions permet d’aller dans le sens de la méfiance populaire. Je n’entends que très peu d’hommes politiques défendre les études d’impacts de l’INRA, encore moins de se soucier du monopole sur les denrées alimentaire que met en place certaines multinationales en utilisant le principe de précaution pour justifier la stérilité des plants qu’ils vendent aux agriculteurs. Les agriculteurs ne pouvant plus récupérer une partie de leurs récoltes pour la réensemencer deviennent totalement dépendant de ces sociétés, tout comme indirectement le consommateur. Ce qui est déjà grave en Europe, et encore plus dramatique en afrique.

Il en est de même, en ce qui concerne l’annonce du passage au bio-carburants, sensé résoudre tout les problèmes du passage à l’après pétrole. Or les bio-carburants sont loin d’être une solution miracle, comme l’illustre cet extrait tiré de wikipédia :
« Néanmoins certains professeurs d'université comme Tad Patzek ou David Pimentel pensent que le bilan serait négatif : l'émission de carbone est supérieure à la consommation car, selon eux, d'autres facteurs ne sont pas pris en compte ou sont négligées.
Parmi celles-ci citons, le carbone nécessaire à la fabrication des engrais, l'énergie nécessaire aux outils agricoles, à l'irrigation et à la fabrication des biocarburants.
La production de biocarburants peut aussi s'avérer non "écologique" ou non durable, si les matières premières sont produites grâce à une agriculture intensive qui entraîne un épuisement des nappes phréatiques et pollution des eaux par l'usage d'engrais et pesticides. De plus, certaines personnes considèrent comme dangereux l'usage de plantes OGM qui permettraient d'obtenir de plus hauts rendements. Il n'y a pas que les plantes qui peuvent être modifiées génétiquement. Par exemple, dans la fabrication du bioéthanol, l'ADN des levures sont aussi souvent modifiées pour permettre une transformation plus rapide du sucre en éthanol. »
« La fabrication de biocarburants signifie souvent qu'il faille consacrer davantage de terres à l'agriculture, cela peut entraîner dans certains pays le défrichement de forêts vierges et la réduction de la biodiversité, lorsque ces terres n'étaient pas auparavant cultivées. La monoculture de la canne à sucre dans certaines régions du Brésil est ainsi une source d'inquiétude.
Pour remplacer totalement la consommation de carburants fossiles par des biocarburants, il faudrait... plusieurs fois la surface terrestre. Ainsi, pour alimenter les 36 millions de véhicules en France, il faudrait augmenter de 9400% les surface cultivées de blé et 420% celles de betteraves, ce qui est impossible. Les biocarburants ne peuvent donc être qu'un appoint. Pour l'expert Jean-Marc Jancovici, les biocarburants sont donc un intéressant problème de politique agricole, mais un élément négligeable d'une politique énergétique. 1
La concurrence entre usages alimentaires et non alimentaires soulève de nombreuses questions à terme, si la croissance de produits alimentaires et notamment de viande continue à progresser dans le contexte d'un épuisement des carburants fossiles. Ainsi, la forte croissance de la demande d'éthanol-carburant au Brésil a entraîné une forte progression des cours du sucre en 2005-2006. »
Sur ce sujet, là encore on surfe plus sur l’opinion sensibilisée aux problèmes environnementaux sans en être bien informée.
Je pourrais aussi parlé de l’anti-nucléaire bon ton des verts, alors que cette énergie semble bien la seule capable de pouvoir répondre à l’avenir aux besoins de l’humanité et que développer la fusion nucléaire parait plutôt une priorité.
Actuellement, les centrales fonctionnent selon le principe de la fission nucléaire qui récupère l’énergie de la destruction d’atomes d’où un certain nombre de déchets. La fusion, elle, correspond à ce qui se passe au cœur des étoiles.
« La fusion consiste, à l´inverse de la fission (casser des «gros noyaux») à rapprocher suffisamment deux atomes légers pour qu´ils donnent un plus gros. Cette réaction donne lieu à un fort dégagement d´énergie. L´énergie que le soleil et les autres étoiles nous envoient sous forme de chaleur et de lumière provient de ce type de réaction qui se produit à leur surface. La fusion est réalisée à partir de deux isotopes de l'hydrogène: le deutérium et le tritium. »
Je crois que tu pourrais consacrer un post entier sur « le développement durable : l’écart entre la réalité et les annonces politiques. » Quoique, cela mets aussi en avant, le manque d’information de la population et soulève la question : « les journalistes font t’ils leurs travail ? ».
Désolé pour ce long post.

Vive la République ! a dit…

Merci pour ce commentaire TRES intéressant.

Je commence par te répondre sur le travail des journalistes : NON, ils ne font pas leur travail. La France ne souffre pas d'un manque de qualité dans la classe politique mais d'un manque de qualité dans la classe journalistique. Rares sont les journalistes qui savent d equoi ils parlent en matière d'énergie, d'économie ou de relations internationales. C'est là un grave problème démocratique.

Ton post m'invite à faire un post sur la politique énergétique ce qui était dans mes projets (avec le volet développement durable). En gros je rejoins ce que tu dis (et ce que dit JM Jancovici qui est un très bon expert de ces questions) : je suis favorable aux bio-carburants dans la seule optique de dessiner un nouvel avenir pour les agriculteurs mais je pense que cela ne résoud en rien le problème écologique sous-jacent. De plus, je suis un fervent partisan du nucléaire. En choisissant ce mode de production d'énergie, la France a selon moi fait le choix stratégique le plus important de ces 50 dernières années. Vouloir le remettre en cause est une faute contre notre économie mais aussi (et surtout) contre la lutte contre le réchauffement climatique.

A bientôt.

Anonyme a dit…

Bonsoir Politic man,

Tu dis que « La France ne souffre pas d'un manque de qualité dans la classe politique mais d'un manque de qualité dans la classe journalistique. ».
Je ne suis pas trop d’accord en ce qui concerne la classe politique dans son ensemble.
Mise à part Dominique Strauss Kahn qui a un discours cohérent, le reste de la classe politique me semble se contenter de suivre l’opinion afin d’être populaire.
Que se soit les annonces de M. De Villepin, celles de Thierry Breton sur les biocarburants présenté comme la solution miracle, Ségolène Royale qui veux alimenter le continent africain à coup d’énergie solaire ou les verts qui surfent sur le syndrome post Tchernobyl pour pourfendre l’énergie nucléaire…
Cela mérite, il me semble, là aussi un post à part entière non ?

Anonyme a dit…

Ce que je veux dire, c’est que si les journalistes n’informe pas, la classe politique en générale ne semble pas à écouter les experts, ni chercher à expliquer les enjeux aux citoyens ?
C’est quand même leur travail d’écouter les experts, d’avoir un projet et de faire un travail de pédagogie pour défendre les solutions qu’ils proposent ?
A part, Dominique Strauss-Kahn et Al Gore, je n’entends pas beaucoup de tel discours sur le développement durable actuellement ?
Les exemples que je te donnais précédemment sente plutôt « bon » le populisme non ?

Vive la République ! a dit…

D'accord avec toi pour DSK et Al Gore. Mais je me plaçais plus sur le plan des compétences. Quoi qu'on pense de leurs idées (et de leur sincérité), le talent des ténors de la politique française me semble indiscutable : Fabius, Sarkozy, Villepin, Fillon, Chirac, Rocard,...

Anonyme a dit…

Jospin n'a pas du remarquer que les "penseurs" comme les politiques d'ailleurs ne sont absolument plus en phase avec le monde réel. Alors entre le populisme et l'avis d'un microcosme...